Prendre la parole en public rime souvent avec trac. Vous n’entendez pas tous les jours quelqu’un dire « je suis à l’aise à l’oral ». C’est plutôt « j’ai la boule au ventre » « j’ai la gorge serrée » « je parle trop vite » « j’ai envie d’en finir au plus vite » « ma respiration est rapide » «ma voix ne porte pas » « je suis à l’aise avec mes équipes mais devant des inconnus je perds le fil ». La première prise de parole a souvent laissé des traces et renforce la peur de s'exprimer en public.
Et pourtant, la prise de parole devant un auditoire c’est un exercice de plus en plus courant pour les dirigeants, managers et entrepreneurs. Les équipes, les partenaires, les groupes de clients autant de personnes qui sont devant vous et vous attendent pour vous écouter.
Alors, comment faire pour devenir un bon orateur et faire passer ses messages sans être au niveau de Christine Taubira ou Dupont-Moretti (même s’ils peuvent être des modèles) ?
Voici 4 astuces qui vous seront utiles pour votre prochaine présentation et redonneront confiance en soi. Même pour le fameux orateur grec Démosthène prendre la parole ce n’était pas inné. Il s’est entraîné, il a travaillé. Pas question d’improviser.
1 ) Préparer sa prise de parole avec un contenu de qualité :
J’ai connu des collègues qui faisaient des présentations Powerpoint très très très détaillées. Je vous passe les détails 😊. Chaque millimètre des slide était occupé par le texte. J’exagère à peine. Au secours ! Quelle perte de temps en amont !
Non seulement le public passe du temps à lire le texte mais vous avez perdu l’attention de votre auditoire. Et cela c’est hors de question. Pas question de vous retrancher derrière le slide. Il n’est là qu’en support de ce que vous allez exprimer.
Alors, choisissez plutôt une bonne image en lien avec votre sujet, un mot ou deux voire un graphique et à vous d’expliquer et de maîtriser la parole pour convaincre le public.
Rappelez-vous que nous n’avons pas qu’un seul sens et notre sensibilité à l’écoute, aux mots prononcés est grande. Nous avons derrière nous une tradition de communication orale qui s’est perpétuée de générations en générations. La radio est née avant la télévision.
Pour cela, il vous faudra travailler le développement de chaque slide soit en y mettant des mots-clés qui par association vous permettront de développer votre idée, concept soit vous mémorisez votre texte après en avoir fait un brouillon.
2) S’entraîner en se visualisant devant son auditoire :
Une fois votre préparation de contenu terminée, vous pouvez prendre du temps pour vous visualiser durant votre prise de parole.
Si vous connaissez le lieu, vous pouvez imaginer le nombre de personnes, les situer dans l’espace, la lumière, la place qui vous sera octroyée sur scène ou dans la pièce. Bref, vous recréez dans le détail toutes les conditions de l’environnement.
Puis, vous vous visualisez en train d’arriver, de prendre connaissance du lieu, en train de vous préparer en prenant le temps de respirer et de vous lancer dans l’arène. Le taureau (le public) est déjà là. Vous créez la connexion avec votre regard, votre sourire.
Vous continuez avec les premières minutes et petit à petit vous allez aussi ressentir le plaisir que vous avez à parler devant ces personnes, le plaisir que vous avez en remarquant leurs réactions, leur intérêt à vous écouter.
Souvent l’exercice de visualisation est rapide (notre cerveau anticipe déjà tout de façon fulgurante). Je vous invite, au contraire, à le faire sur la durée de l’intervention, étape par étape, ou sur l’entrée, le démarrage, la clôture et/ou encore sur les points forts de votre intervention. Vous pouvez vous minuter. Ainsi vous harmonisez votre cerveau avec la réalité. Les plus grands sportifs pratiquent cet exercice.
3) Travailler sa voix :
La voix est un instrument. Certains sont bien lotis : leur voix porte, d’autres ont une voix qui laisse affleurer la peur de parler en public, d’autres ont une voix hésitante. Bien souvent, nous n’aimons pas notre voix enregistrée.
La voix se travaille. Elle s’appuie sur la colonne d’air et sur les voûtes naturelles de notre corps : la voûte plantaire, la voûte pelvienne, le diaphragme et la voûte palatine. Apprendre à doser l’air dans tout ce circuit pour moduler. Accélérer ou ralentir, accentuer les mots ou au contraire utiliser une voix plus douce.
Vous pouvez prendre un roman et jouer les personnages en modulant entre les aigus, les graves. Vous pouvez aussi lors de votre préparation demander à un collègue de s’installer à une distance suffisamment éloignée et projeter votre voix vers lui. Ou si vous n’avez pas de collègue avec qui répéter, mettez une chaise et parlez à la chaise. Non vous n’êtes pas fou. Vous vous préparez.
Et qui sait si vous n’allez pas tomber amoureux de votre voix et prendre plaisir à jouer avec l’intonation ? En effet, l’intonation des mots a souvent plus d’importance que le contenu verbal. Petit à petit, votre allez acquérir une meilleure élocution.
4) Maîtriser son langage corporel pour capter l’attention :
Vous êtes maintenant devant votre public. Vous vous êtes connecté(e) à lui. Et pourtant, préoccupé par votre contenu et discours, il sera bon d’être attentif aussi à votre langage non-verbal. C’est ce que capte en premier notre cerveau inconscient. Les mots et leur signification viendront après.
a) la respiration
Respirer est une fonction du corps en pilotage automatique. Donc nous ne sentons pas souvent ce mécanisme sauf sous l’effet de nos pensées, de nos sensations. Une pensée désagréable et hop la respiration change de rythme.
Pour parler avec aisance devant un public, la respiration doit devenir un outil et pas un frein. Nous parlons tous sur l’expiration et il s’agit de bien expirer dans la durée et de prendre le temps d’inspirer pour créer cette colonne d’air qui part de la partie abdominale et se déploie jusque dans la voix.
L’outil incontournable pour apprendre à bien respirer et à déstresser, si vous n’aimez pas le yoga, c’est la cohérence cardiaque. Vous inspirez en comptant jusqu’à 6 et expirez jusqu’à 6 également et ce pendant 5 minutes maximum 3 fois par jour. De nombreux sites ainsi que le livre ci-après indispensable proposent cette méthode facile et efficace dès la première session.
b) la posture
A la différence de la majorité des vertébrés, la nature nous a confié deux jambes seulement. Donc, utilisons-les.
Vous avez certainement observé, lors de présentations, des personnes qui se balancent, ou qui mettent une jambe en arrière ou encore qui croisent les jambes. Cela donne une impression de déséquilibre, de non-stabilité que l’auditoire capte en premier. La solution : s’ancrer les deux pieds bien au sol, se tenir bien droit (nos parents avaient raison 😊), les épaules dégagées et décontractées. Oui cela vous expose mais cela va surtout faciliter la colonne d’air et favoriser la projection de votre voix. Vous pouvez bouger pour marquer des contrastes par exemple. La gestuelle de vos mains viendra appuyer votre discours.
En conclusion, je vous encourage à utiliser ces astuces pour déjà dépasser votre peur de parler en public. Comme pour tout, c’est la régularité qui paie. Ces astuces sont aussi-là pour vous amener à prendre du plaisir à développer votre aisance verbale, à apprécier d’interagir avec le public autant durant un pitch que pour un exposé ou une conférence.
Vous pouvez aussi aller encore plus loin en vous inscrivant à la formation à la prise de parole en public « A voix haute ». Cette formation que j'ai créée est complètement atypique et ludique. En effet, elle se sert de 2 mediums qui, apparemment n’ont rien à voir qui sont le cheval et le chant, et pourtant sont si efficients pour vous motiver à prendre la parole devant n'importe quel auditoire. Vous y trouverez des méthodes pour :
structurer efficacement vos présentations,
améliorer votre communication orale,
acquérir différentes techniques d’expression
prendre plaisir à faciliter vos prises de parole et à convaincre vos interlocuteurs.
Des mises en situation rendront votre expression orale plus efficace. Inscrivez-vous pour la prochaine session de septembre.
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